joshua-fuller-_I5DYcYuo6c-unsplash

Femmes migrantes: la psychomotricité comme complément à la psychothérapie

Un groupe de psychomotricité pour femmes migrantes a été créé à Genève dans le cadre d’une collaboration entre la Haute école de travail social (HETS), filière de psychomotricité, et l’association Appartenances.

Association appartenance

Un groupe de mouvement pour femmes migrantes animé par une psychologue d’Appartenances et une psychomotricienne avait été lancé pour la première fois il y a 10 ans.
Le groupe s’adressait à des femmes qui présentaient d’importantes douleurs somatiques qui étaient, pour la plupart d’entre elles, sans substrat physiologique connu. Le groupe s’est réuni pendant deux ans.
En septembre 2020, une psychologue d’Appartenances et une psychomotricienne travaillant à l’Office médico-pédagogique, ont démarré une collaboration afin de proposer un nouveau groupe s’adressant toujours à des femmes migrantes présentant des douleurs corporelles et pouvant avoir subi des traumatismes dans leur vie. Depuis lors, la
psychologue et la psychomotricienne collaborent étroitement dans la mise en place et le déroulement du groupe, accompagnées par une stagiaire en psychomotricité. Les trois animatrices ont des rôles complémentaires: La psychomotricienne se charge d’animer la plupart des activités psychomotrices avec la stagiaire psychomotricienne tandis que la psychologue mène les moments d’échanges verbaux et initie les échanges entre patientes lorsque certains souvenirs du passé apparaissent.
Le groupe est semi-ouvert, c’est-à-dire que de nouvelles participantes sont accueillies tout au long de l’année et s’engagent sur plusieurs séances. L’activité se déroule une fois par semaine dans une salle de mouvement du bâtiment de la HETS.

Indications thérapeutiques pour le groupe

Le groupe s’adresse à des femmes qui bénéficient d’un suivi psychothérapeutique individuel à l’association Appartenances. Les thérapeutes proposent à certaines femmes une adhésion au groupe, lorsqu’il apparaît que celles-ci pourraient bénéficier d’un travail psychocorporel comme complément à la psychothérapie individuelle. Les femmes sont d’origines diverses et le français est rarement leur
langue maternelle. Un minimum de maîtrise du français est néanmoins requis afin de permettre l’échange, car il n’y a pas d’interprètes pour assurer la traduction.
Les femmes sont adressées à ce groupe lorsque l’expression de leur souffrance passe principalement par des douleurs corporelles chroniques. Certaines douleurs puisent en effet leurs racines dans des évènements traumatiques qui se sont figés dans le corps. Les femmes sont également adressées à ce groupe lorsqu’elles ont tendance à s’isoler et se replier sur elles-mêmes, du fait de leurs douleurs, de leur souffrance psychique et également d’une faible confiance en elles et envers les autres. En effet, la dimension groupale permet de créer des liens entre les participantes, qui se sentent soutenues par les autres et peuvent rencontrer des personnes qui ont vécu des évènements similaires. Le groupe est considéré comme un espace de sécurité permettant aux femmes de se sentir en confiance avec les autres, de se sentir exister en tant qu’individu, sentiments qui sont souvent mis à mal à la suite d’un traumatisme.
Les objectifs du groupe sont doubles. D’une part, il s’agit de soulager le corps des femmes de leur souffrance, qu’elle se détendent, qu’elles prennent du plaisir à se mobiliser et qu’elles ne s’identifient pas uniquement à la douleur. D’autre part, le groupe favorise la mise en lien entre les douleurs, les émotions et les pensées dans un espace groupal, favorisant aussi les relations avec les autres.

Comments are closed.